La durée pour parvenir à réaliser un projet, même en documentaire, s’allonge (2 à 3 ans minimum), ce qui génère solitude, épuisement et précarité de plus en plus grande, même lorsque les projets parviennent à être financés à minima. Aujourd’hui en France, la majorité des réalisateurs ne parviennent plus à vivre de leur métier.
Cet isolement est souvent renforcé par la pratique solitaire qu’ont permis les nouveaux outils. Certains rappellent qu’au départ, le cinéma est une entreprise collective, et que c’est de cela qu’il tire aussi sa force.
La part des télés dans la création diminue toujours plus. A l’endroit du documentaire mais aussi dans l’abandon de magazines de qualité.
Une distinction est faite entre création (libre) et métier (qui impose d’accepter des contraintes extérieures et autres règles du jeu), certains partagent leur travail entre film pirates (autoproduits et fabriqués dans leur temps réel/au moins pour le tournage) et films produits classiquement avec les délais que ça impose.
La nécessité de l’écriture, qui oblige à poser son cadre et à se poser les bonnes questions, est réaffirmée, mais une distinction est faite entre l’écriture créative et l’écriture des dossiers, beaucoup plus standardisée et où il s’agit de séduire.
Les commissions d’aides sélectives sont sérieusement questionnées. Si certains rappellent leur nécessaire subjectivité et le fait que l’argent public ne peut aider tout le monde, on peut quand même constater qu’elles sont de plus en plus submergées de projets qu’elles ont de ce fait bien du mal à traiter, qu’elles sont souvent opaques (en PACA, on ne connaît pas les noms des membres), et que la présence des diffuseurs télés, les même qui soutiennent de moins en moins la création, pose question. Les délais de traitement s’allongent, très peu de films parviennent au final à être aidés (une question intéressante serait celle d’un pourcentage de films aidés, en deçà d’un certain seuil la validité de l’aide pose question). Dans certaines commissions, les projets ne sont plus discutés en commun, mais chacun vote à bulletin secret ! Les écritures se standardisent (les dossiers les mieux présentés passent mieux).